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« Habituellement, je sollicite la pensée des autres pour prendre une décision. Ces derniers jours, même si les décisions pouvaient être plus petites, j’en ai choisi certaines où j’ai pris les devants seule et ensuite demandé : est-ce que tu es à l’aise avec cela? Peut-être que cela n’est pas si différent, mais ça m’a permis d’assumer de petites choses, tout en étant attentive à l’équipe également. Même avec les plus petites décisions, j’ai tout de même l’impression d’être dans un tourbillon de pensées et de doutes. Je vais donc… persévérer! Je crois que ce sont là de bonnes pratiques et dont je n’ai pas l’habitude. C’est inconfortable, je n’ai « pas le tour ». Je vais poursuivre et voir comment je peux contribuer à rendre cela plus aisé. »

Des témoignages comme ceux-ci donnent du sens à ce que je fais. Extrait d’une préparation de séance de coaching (partagé avec l’accord de ma cliente), il est rempli d’authenticité sur ce que ça nous fait vivre d’apprendre, tout en laissant entrevoir l’espoir d’un futur amélioré où certaines choses deviennent « plus aisées ».

Mon métier, c’est d’aider les gens à apprendre et à se développer. Que ce soit en facilitation ou en coaching, je suis fréquemment témoin de la tension entre vouloir s’investir dans sa croissance personnelle et professionnelle, et pouvoir le faire sans s’essouffler ou se sentir dépassé·e.

Et si, justement, une des clés pour dénouer cette impasse entre vouloir et pouvoir résidait dans la croissance elle-même à laquelle nous aspirons? « Je me développe, donc je peux mieux me développer sans m’essouffler. » Qu’est-ce que ça ouvrirait comme possibilités?

Apprendre, ça prend des efforts

Qu’on se le dise. Pour obtenir de meilleurs résultats, pour devenir meilleur·e, nous devons être engagé·es et investir l’énergie nécessaire. Il n’y a pas de raccourci. Les études sur la neuroplasticité abondent dans le même sens. Pour apprendre, notre cerveau a besoin d’un objectif précis, d’efforts soutenus et de pratique. C’est simple et logique comme formule :

Sans objectif, nos efforts sont dispersés. Résultat : Nous sommes essoufflé·es et nous n’apprenons pas.

Sans effort, notre cerveau continue de suivre les chemins bien tracés et ne crée pas de nouvelles connexions. Résultat: Nous ne sommes pas essoufflé·es, mais nous n’apprenons pas.

Sans pratique (effort répété), notre cerveau n’opère pas les changements structurels nécessaires pour pérenniser nos acquis. Résultat: Nous sommes essoufflé·es moins longtemps, mais nous n’apprenons pas (à tout le moins, pas de façon durable).

Est-ce même possible, alors, de se développer sans s’essouffler?

Je propose de recadrer la question : Est-ce possible de courir un marathon sans jamais se sentir essoufflé·e?

Pas vraiment. La clé, vous direz, réside dans l’entraînement : plus nous nous entraînons, plus cela devient facile et moins nous sommes essoufflé·es. Cela implique tout de même que nous repoussions nos limites si nous voulons continuer de progresser.

Si nous acceptons l’effort nécessaire au marathon que représente notre développement comme adulte, l’objectif devient alors de nous développer non pas sans ressentir un certain essoufflement, mais sans avoir le sentiment d’être dépassé mentalement et physiquement.

Il faut donc s’entraîner à apprendre pour apprendre sans trop s’essouffler. Pour ça, il faut s’attarder non seulement à la fréquence et à l’intensité de nos efforts de développement, mais aussi à la nature de nos apprentissages et le contexte dans lequel ils se font.

Je vous invite à considérer les pistes suivantes, que le témoignage de ma cliente nous inspire.

Que ce soit dans le but d’assumer davantage vos décisions, pour accroître votre écoute ou pour progresser vers toute autre intention d’amélioration que vous poursuivez…

  • Choisissez de faire une première petite chose « pas si différente », mais qui vous permet d’observer de nouveaux résultats pour vous ou pour les autres
  • Acceptez l’inconfort, le « tourbillon de pensées et de doutes » que cela peut provoquer
  • Cultivez la conviction que la croissance qui découlera de vos efforts rendra la transformation à laquelle vous aspirez  « plus aisé »… moins essoufflante